… dit le jeune Sam à Samuel ! Ce titre d’article est tiré du livre* « Quelqu’un à qui parler » de Cyril Massarotto. A la suite de ma première vidéo de Débloqueuse, Il est où votre rêve de gosse ?, une amie m’a envoyé un mail me demandant si j’avais entendu parler de ce roman nominé au Prix Marcel Pagnol. Non aucune info. J’ai foncé l’acheter, me suis accrochée les 2 premiers chapitres – pas fluides à lire – pour arriver au chapitre 3 et savourer le reste du livre. La vie du personnage principal se transforme à partir du moment où il se rebranche à son rêve de gosse et entend :
Mais je te jure que j’ai pas du tout envie de faire ce que tu fais ! (page 86)
Le contexte : Samuel fête ses 35 ans, seul. La déprime est proche. Il n’a personne à qui parler. Il saisit son téléphone et compose le numéro de la maison de son enfance. Quelqu’un décroche, et pas n’importe qui. C’est à lui-même, Sam âgé de dix ans, qu’il est en train de parler !
Le courage de retrouver son enfant intérieur
Tout bascule dans la vie de Samuel à partir du moment où il reprend un dialogue avec son enfant intérieur, Sam 10 ans.
Le gosse est dans ses rêves, ils sont au présent en lui. L’adulte qui les a perdus de vue, compose, s’arrange et s’assoupit peu à peu. Parfois il peut même justifier l’injustifiable. Le courage de faire face à son enfant intérieur est un premier pas décisif. Quand le dialogue est vrai, l’enfant sait où appuyer pour faire passer l’adulte à l’action, en le reliant à un de ses rêves. La seule condition est d’avoir le courage de la sincérité, il est si facile ou tentant d’éviter la question.
Pendant quelques secondes, il ne dit rien. Ce silence me déstabilise, car d’ordinaire le petit moi a toujours quelque chose à dire. Que se passe-t-il dans sa petite tête à cet instant ? Est-il déçu ? Il y a de quoi, c’est certain, puisque mine de rien je suis en train de briser ses rêves les uns après les autres… Mais que faire, alors ? Dois-je lui mentir pour le rassurer ? Lui dire ce qu’il a envie d’entendre ?J’aurai peut-être simplement dû ne pas en parler : quand ni la vérité ni le mensonge ne sont bons à dire, c’est qu’il fallait éviter la question…(…) (pages (85-86)
Le changement, un tout petit rien l’enclenche
Samuel rase sa barbe. Il a provoqué un accident de tondeuse en cherchant une cicatrice de l’enfance sur son menton. Il se redécouvre dans le regard des autres.
Le regard de l’entourage change, les relations évoluent, l’environnement répond aux petits changements.
Le plaisir, la créativité réapparaissent
Samuel tient sa promesse, faite à Sam, de finir son roman commencé il y a douze ans. En relisant ses anciens écrits il s’aperçoit qu’ils sont sans intérêt. Il efface les fichiers et retrouve l’inspiration disparue et la joie de l’action.
Pourtant il a toujours le même job, avec le même patron insupportable, mais quelque chose a changé.
Le courage et la vérité sont indispensables pour retrouver l’énergie de son rêve de gosse : le courage d’y aller, le courage d’être vrai, de ne pas se mentir. C’est à partir de là que le mouvement du changement s’enclenche. Le premier coup de pédale c’est le courage d’être vrai avec soi-même pour poser les premières actions pertinentes.
*Le livre : Quelqu’un à qui parler de Cyril Massarotto aux éditions XO, février 2017 – FNAC – Amazon
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